En ouverture, sur fond de cheminées de centrale nucléaire, cette apostrophe : " Est-ce que vous semez demain si le monde vient à sa fin ? " Question pressante suivie d’une remarque d’Eisenstein soulignant que le conflit est le principe même du montage. Voilà d’emblée posée la matrice du film : le monde, son avenir dans un espace nucléarisé, d’une part, le cinéma en tant que représentation avec le montage comme mode opératoire, d’autre part. Et Judith et Masa, devenus alter ego de fiction des deux cinéastes, flanqués parfois de leurs doubles, de nous embarquer dans une cascade de questions enchâssées. Elle la Française, lui le Japonais, couple et cinéastes, nous mènent dans un va-et-vient entre Paris, Fukushima et Hiroshima.